lundi 29 novembre 2010

Histoires de courant

Depuis que nous avons passe Madagascar, nous avons ete soumis aux
influences de plusieurs courants de renommee mondiale.
En premier, le courant des aiguilles qui court le long de la cote est
d'Afrique du Sud. Celui la, compte tenu de notre route directe sur East
London, nous n'y avons ete que pendant une demi journee, mais nous avons
fait une moyenne de 9 noeuds. Donc, un bon point pour ce courant.
Ensuite, en allant de Saldanha a Luanda, on nous avait dit, eloignez
vous de la cote et des que la temperature de la mer chutera, vous serez
dans le courant de Benguela, qui va vous pousser vers le nord a 4, 5
noeuds. En fait, nous avons bien trouve le froid, a 150 milles de la
cote, mais en fait de courant, le mieux que nous ayions eu a ete de 0.25
noeuds, ce qui correspond a ce que j'avais lu dans les articles
scientifiques sur le net a propos de ce courant.
Enfin, de Cabedelo a Cayenne, nous sommes supposes etre sur un tapis
roulant nous poussant a 2 ou 3 noeuds. On nous a dit de nous mettre sur
le tombant du plateau continental et c'est ce que nous avons fait. Cela
correspond egalement a ce que disent les fichiers Grib de Max Sea. En
fait, le maximum jusqu'a present a ete de 11 milles pour un jour, soit
moins d'un demi noeud.
Peut etre que les marins amplifient leurs histoires de courant tout
comme les pecheurs parlent de la taille du poisson qu'ils ont failli
prendre.
La temperature de l'air continue a avoisiner les 32 degres, et celle de
la mer est aux alentours de 34. Nous sommes sous Gennaker seul, avec un
vent qui depuis le depart a la gentillesse de rester sur l'arriere a
15/20 noeuds, ce qui nous permet une moyenne sur l'eau de pres de 7
noeuds. Pour l'instant, c'est un peu monotone, car il n'y a pas grand
chose a faire, si ce n'est regarder passer les nombreux cargos qui
tournent ce coin du Bresil.
Si tout se passe bien et si le vent nous reste a peu pres fidele, meme
une fois passe l'Equateur, nous devrions arriver a Cayenne soit le 5
dans la soiree soit le 6 dans la matinee.

vendredi 26 novembre 2010

Arret buffet a Jacare


jacare - 18
Originally uploaded by brisegalets
Finalement, je ne voulais m'arreter que deux ou trois nuits, et nous serons restes quatre, et nous serions bien restes d'avantage malgre la chaleur.
Tout d'abord, il y a la marina, qui s'appelle Jacare-Village mais que les chauffeurs de taxi connaissent comme etant la marina de Philippe.
C'est une petite marina, mais avec l'essentiel des facilites que desirent des bateaux de voyage. Douches, toilettes, buanderie, bar, possibilite de sortir le bateau, eau et electricite sur le ponton, avec des variations d'intensite et de voltage que la marina ne peut controler.
Il y a egalement une wifi gratuite, que je peux prendre depuis le bateau a condition d'avoir une antenne speciale, mis qui est disponible dans la marina. Excellente connection, ce qui est important pour nous.
Un peu plus haut sur la riviere, trois restaurants d'ou l'on peut admirer le coucher de soleil sur le Bresil (mais sur une partie sans la moindre habitation) en sirotant une Cain Pirinha (excusez l'orthographe) et en ecoutant le Bolero de Ravel, que l'on joue tous les soirs, qu'il pleuve ou qu'il fasse soleil, depuis des annees.
En plus, j'aie eu la grande surprise d'avoir la visite de Paulo, un frere de la cote de la table de Belo Horizonte, qui habite maintenant ici a Joao Pessoa.
A Jacare, il y a suffiamment de magasins pour faire tous les achats dont on a besoin, et nous avons reapprovisionne en aliments essentiels, notamment chocolat Crunch !
Ce soir, nous allons sacrifier au rite du coucher de soleil et du bolero de Ravel et nous repartirons demain en debut d'apres midi, en partant une heure avant la maree basse pour ne pas avoir trop de clapot a la sortie.

dimanche 21 novembre 2010

Au ralenti !

Le milieu de l'Atlantique Sud a ete plutot genereux pour nous en
matiere de vent. Il est en train de se rattraper. Apparemment, pour ce
qui nous concerne, du vent au milieu, pas de vent sur les bords ! Nous
avons eu du mal a quitter le continent Africain, et nous avons du mal a
nous approcher du Bresil. Le vent est tombe depuis hier a 10 neouds, en
plein sur l'arriere et nous avancons comme des limaces a 4 a 5 noeuds.
Nous avons du affaler la grand voile, qui battait et qui prenait un peu
d'air au Gennaker. Il va falloir ruser avec le vent et les courants
pour nous tirer jusqu'a Cabedelo qui n'est pourtant plus qu'a 230 milles.
Hier, drame en cuisine. Olivier avait decide de faire un gratin
dauphinois, plat bien de chez lui qui est savoyard. Il avait donc bien
emince les pommes de terre, en lamelles tres fines, puis les avait place
dans un plat a tarte et recouvert de lait.(liquide evidemment). La porte
du four est super lourde, et des qu'on l'ouvre, du fait que le rechaud
est sur cardans, l'ensemble du rechaud bascule de 30 a 40 degres. Et
donc le lait se repand dans le four et eteint le four. Et dans les
maneouvres pour rallumer le four et empecher le lait de s'echapper
d'avantage, la porte du four a ete refermee un peu brutalement et une
legere barre d'alu qui sert a limiter l'ouverture de la porte, a saute
de son accroche et disparu dans l'interieur du rechaud. Et pendant un
court instant, en plus, on ne pouvait plus ouvrir la porte. Finalement,
tout est presque rentre dans l'ordre (il restera a retrouver la piece
manquante et a la replacer) et nous avons pu deguster le gratin
dauphinois d'Olivier. Ce dernier continuait a maugreer que les pommes de
terre n'etaient pas assez cuites, mais pour ma part, j'aie trouve que
c'etait tres bon. Et je sais qu'un gratin dauphinois n'est pas facile a
reussir.
Il commence a faire plutot chaud. L'air et la mer sont a 32 degres, et
apres s'etre gele en Afrique du Sud, nous sommes dans un four. En plus
nous avons toujours cette satanee houle de SE qui nous fait rouler et
fait claquer les voiles, secouant tout le greement. Nous seront surement
tres contents de pouvoir mettre pied a terre a Cabedelo.

jeudi 18 novembre 2010

Taches domestiques

Pas grand chose a raconter quand le vent et la mer ne changent
pratiquement pas, jour apres jour, sur une traversee de plus de 20
jours. Pour rompre la monotonie, il y a les petits incidents techniques
dus a l'usure du materiel et du greement, et les initiatives dans la
cuisine pour apporter un peu de variete.
Le lendemain du jour ou le genois est tombe sur le pont, je me suis
lance dans la preparation d'un ailloli. La encore je triche un peu.
Normalement, il ne devrait y avoir que de l'ail et de l'huile pour faire
l'emulsion. Je demarre comme pour une mayonnaise, avec un peu de
moutarde et un jaune d'oeuf, et une fois l'emulsion prise, j'ajoute
l'ail petit a petit. Nous l'avons mange avec un thon jaune, cuit par
Olivier au court bouillon, des pommes de terre bouillies et des
carottes. Nous nous sommes regales.
Avant hier, cette fois ci apres minuit, en prenant un ris, je me suis
apercu que la plaque de base sur le mat du hale bas rigide etait en
train de se detacher, six des huits rivets ayant saute. J'aie d'abord
fait un amarrage d'urgence, puis j'aie cherche des colliers assez grand
pour faire le tour du mat. Avec quatre colliers nous en avons fait deux,
et nous avons pu ainsi tenir la plaque contre le mat. Cela devrait tenir
jusqu'a Cabedelo si nous ne tirons pas trop dessus.
Ensuite, je me suis lance dans la confection de pain. Cela prend deux
jours, puisqu'il faut d'abord preparer du levain, un jour, puis faire le
pain lui meme.
Je n'en avais pas fait depuis les annees 70's et le resultat aurait pu
etre meilleur, mais cela avait l'air de pain, cela sentait comme du
pain, goutait comme du pain, donc pas trop mal. Le four etait trop
chaud, la plaque utilisee pour le pain n'avait pas ete assez bien
nettoyee et le gras qui etait encore dessus a brule et a brule le
dessous du pain, et j'aurai pu mettre un peu plus de farine pour faire
la pate. A revoir . . . .
Aujourd'hui, un des colliers qui maintiennent la roue de blocage du
regulateur d'allure sur la barre principale a casse. Heureusement, le
pilote electrique etait de bonne humeur et a maintenu le bateau au bon
cap le temps de remplacer le collier.
Il ne reste plus que 632 milles a faire (il est minuit Jeudi soir du 18
Novembre) et je pense que nous pourrions arriver tard dans la soiree du
22. Le vent rest a l'ESE a 15 a20 noeuds, avec une houle formee de SE
qui nous fait rouler, les voiles en ciseaux, et nous avancons a plus de
7 noeuds. Pour l'instant, tout semble bon.

dimanche 14 novembre 2010

Incident mecanique en haute mer

Cette fois ci, cela ne s'est pas passe a minuit, mais quand meme
pendant mon quart. A 8:30 ce matin, au milieu d'un grain, le genois est
de nouveau tombe sur le pont. Cette fois ci, ce n'est pas la drisse qui
a casse mais une piece metallique sur la piece haute de l'enrouleur, qui
sert a tenir le point de drisse du genois. Donc, la piece etant restee
en haut, pas de choix, il faut monter et aller la chercher. Olivier, en
bon montagnard, s'est donc devoue pour grimper en tete de mat. Il s'est
donc amarre a la chaise de gabier et je l'aie hisse en haut avec le
winch de drisse pendant qu'il s'accrochait comme il pouvait au mat, avec
des coups de roulis assez impressionants. Il est d'ailleurs redescendu
avec de gros bleus sur l'interieur des cuisses. Mais il a recupere la
piece que nous avons fait glisser sur l'enrouleur jusqu'au niveau du
pont. La piece cassee est exactement la meme que celle qui tient le
point d'amure, sauf qu'au point d'amure l'emerillon n'est pas essentiel.
Nous avons donc pris la piece du bas pour la mettre en haut, et en bas
nous nous sommes contente d'une manille torse, qui fera bien l'affaire
jusqu'a Cayenne ou meme Fort de France si necessaire. A 10:30, nous
avons re-hisse le genois et remis en route, ce qui n'est pas trop mal
pour une reparation. Et nous n'avons pas vraiment perdu 2 heures car
pendant la duree de l'incident, nous avons continue a naviguer sous
grand voile seule, la plupart du temps a 5 noeuds.
Ceci etant, ce ne fut pas notre meilleure journee. Nous avons couru 150
milles sur le fond et il nous reste 1287 milles pour Cabedelo. Je
voudrais bien utiliser le Gennaker plus souvent, mais nous sommes dans
une zone de grains, et bien que jusqu'a present ces grains ne
contenaient pas beaucoup de vent, je ne veux pas prendre de risques.
D'ici le terminus a Grand Bahamas, il reste encore pres de 5,500 milles
et le materiel peut encore souffrir.
J'espere toujours arriver a Cabedelo le 23 au matin, a condition que le
vent se comporte comme ce que les Grib de MaxSea prevoient.

samedi 13 novembre 2010

La mi-parcours

A midi aujourd'hui, il ne reste plus que 1428 milles a parcourir pour
la bouee d'atterrissage de Cabedelo. Au depart, la distance etait de
2882 milles, nous sommes donc dans la deuxieme moitie de la traversee.
En principe, le vent devrait tomber aujourd'hui pour environ trois
jours. Lorsque cela arrivera, nous allons empanner la grand voile et le
genois pour incurver notre trajectoire vers le Nord ou le vent devrait
revenir dans trois jours.
Aujourd'hui egalement, le soleil a fait son apparition et Olivier n'a
pas perdu une minute pour tomber pantalon, chandail et T-Shirt. De mon
cote, j'aie allege ma tenue, mais je continue a ne pas m'exposer au soleil.

Depuis le depart, nous avons couvert en moyenne 153 milles par jour sur
le fond, ce qui est plutot bien compte tenu des trois premiers jours de
pres. Nous avons consomme en moyenne 9.3 litres d'eau par jour pour nous
deux et a ce rythme, il nous en reste pour 72 jours. On est plutot au
vent de la bouee !
Hier j'aie fait tourner le moteur pendant 5 minutes pour que la turbine
de la pompe a eau ne reste pas dans la meme position et n'altere pas sa
forme. Mais nous n'avons toujours pas utilise ce moteur pour la
propulsion. Quant a la generatrice, nous l'avons quand meme fait tourner
un peu moins de huit heures car ces premiers dix jours ont ete
constamment couverts. Cela devrait commencer a changer maintenant que le
soleil est de meilleure humeur.

Au programme, nous allons essayer de faire du pain, car nous n'en avons
plus. Cote vivres frais, nous n'avons pas ete tres chanceux non plus et
le peu achete a Lobito n'a pas dure de toute facon.

Moins de dix jours a courir maintenant. Nous survivrons

jeudi 11 novembre 2010

Monotonie

Cela fait huit jours que nous avons entame cette traversee et nous
n'avons pas encore vu le soleil. Nous portons des pantalons long,
chandail et nous sommes en ete dans l'Atlantique Sud par 12 degres de
latitude sud. Sans doute ce que l'on appelle rechauffement climatique.
Il y a quand meme des bonnes nouvelles. Depuis le depart, nous avons
couvert 1202 milles sur le fond, soit une moyenne de 150 milles par jour
et nous nous sommes rapproches de notre destination Cabedelo de 1128
milles. Le premier jour, nous avons tire des bords, puis nous sommes
restes au pres pendant trois jours, ensuite sont venus trois journees
sous Gennaker, et nous sommes maintenant sous voiles en ciseaux, Grand
voile pleine et Genois entier, marchand en moyenne pour l'instant a 7.5
noeuds. Le bateau sous cette voilure est extremement stable, et nous
n'avons pratiquement rien a faire, sinon la veille. Notre souci est une
zone de vents tres faibles devant nous a 48 heures d'ici qui pourrait
durer trois jours. Nous n'avons pas assez d'elements pour savoir avec
certitude s'il vaut mieux contourner par le sud ou par le nord, et nous
avons choisi le nord de facon a ne pas etre plein vent arriere dans les
vents faibles et a pouvoir marcher a 5 ou 6 noeuds sous gennaker, avec
le vent a 130 ou 140 degres.
Yesterday, nous sommes arrives a la fin du pain que nous avions achete a
Lobito, qui en fait etait completement rassis. Olivier l'a prepare en
"pain perdu", en trempant le pain dans un melange de lait et d'oeufs
battus, puis en les faisant frire legerement a la poele. Excellent
resultat, et nous nous sommes regales.
Les jours passent, trois heures en haut, trois heures en bas, sans
beaucoup d'excitation. Lorsque nous etions encore pres de la cote
Africaine, nous avons vu pas mal de baleines, requins, dauphins, et
autres tortues de mer. Mais maintenant que nous sommes au milieu de la
mare (nous sommes en train de passer a 240 milles au nord de St Helene),
il n'y a pratiquement aucune vie marine. Juste quelques poissons
volants, dont certains atterrissent sur le pont la nuit, et quelques
oiseaux tres rares.
Je ne peux pas passer trop de temps sur l'ordinateur, car avec le ciel
couvert, les panneaux solaires ne donnent pas grand chose et
l'ordinateur consomme 4 amperes. Donc restrictions pour eviter d'avoir a
faire tourner le generateur trop souvent et trop longtemps.
Et donc, nous sommes tres occupes a ne rien faire, ce qui n'est pas tres
enthousiasment. Et il y a encore deux semaines a tenir avant le Bresil.
L'ocean indien etait plus vivant.

lundi 8 novembre 2010

Mayonnaise

Ce blog est a propos de mon voyage. Et mon voyage est presque
exclusivement a propos des Freres de la Cote. Et donc j'ecris des
articles sur le voyage, et j'ecris des articles sur les Freres de la
Cote. Je m'excuse aupres de ceux qui ne font pas partie de notre
communaute et qui soit ne sont pas interesses soit ne comprennent pas de
quoi je parle. Mais tout cela fait intimement partie de moi meme et je
ne peux pas ignorer une ou l'autre partie. De plus, je n'ecris pas pour
plaire ou pour tenter de convaincre. Je me contente de laisser sortir
mes sensations et mes sentiments qui sont le resultat des diverses
experiences que je vis pendant ce voyage. Certains articles ont ete
loues, d'autres ont ete critiques, et cela ne me pose aucun probleme.
C'est ce que je ressens et a 70 ans, je suis un produit fini. Je
n'envisage pas d'etre reconstruit ou modifie.

Hier, j'aie fait de la mayonnaise pendant que Papy Jovial filait
allegrement a 8 noeuds sous gennaker. Habituellement, je ne fais pas de
mayonnaise en mer, car j'aime au debut ajouter l'huile presque goutte
par goutte jusqu'a ce que l'emulsion prenne. Et sur une plateforme
mouvante, comme l'interieur de Papy Jovial, pas facile. Mais cette fois
ci, ce fut un succes.
Je demarre ma mayonnaise un peu comme tout le monde, avec un jaune
d'oeuf, du sel et du poivre et un petit peu de moutarde (mais c'est de
la triche !) pour demarrer l'emulsion. J'utilise un bol semi-spherique
de facon a ce quand je monte la mayonnaise, aucune partie n'echappe a
mon coup de fourchette. Car j'uilise une fourchette en inxo pour la
monter. Au fur et a mesure que vous ajoutez de l'huile (j'utilise soit
de la Canola soit de l'huile d'arachide, l'huile d'olive ayant un gout
trop fort), la mayonnaise devient de plus en plus ferme. Je continue
jusqu'a ce qu'elle forme une grosse boule bien ferme au milieu du bol.
Si c'est pour de la viande, je fais bouillir la valeur d'une cuilleree a
soupe de vinaigre (dans une louche en inox ou une mesurette en inox), et
je jette le vinaigre bouillant en une seule fois dans la mayonnaise,
tout en remuant vigoureusement. La mayonnaise prend une couleur plus
claire, sa texture devient plus onctueuse, elle perd son gout d'huile et
se conserve mieux au frigo sans se decomposer.
Si c'est pour du poisson, j'utilise un jus de citron presse a la place
du vinaigre. Si c'est pour des crevettes, du crabe, de la langouste,
etc..., j'utilise du cognac. Ensuite j'ajoute du Ketchup pour obtenir
une couleur rosee et je termine par une pincee de poivre de cayenne pour
lui donner un peu de ressort. Et voila, Vous avez une excellente "sauce
cocktail".

Auourd'hui, nous avons bien progresse. Et nous n'avons plus de courant
contraire. Pour les dernieres 25 heures (nous avons retarde les montres
d'une heure pour nous mettre a GMT), nous avons parcouru 170 milles sur
l'eau et sur le fond. Plus que 2221 milles jusqu'a l'entree du chenal
de Cabedelo. Je pense toujours que nous y arriverons le 24 dans la
journee. Peut etre plus tot . Depuis le depart de Lobito, nous n'avons
utilise le moteur que pendant une heure pour sortir du port, et nous
n'avons eu a faire tourner le generateur electrique que pendant 2
heures. Le ciel persiste a rester couvert et les panneaux solaires en
sont tout marris ! Peut etre qu'une fois passe St Helene, nous aurons du
ciel bleu et de l'air plus chaud.

Nous trouvons l'ocean atlantique Sud, tout au moins la partie ou nous
nous trouvons, plus comfortable que l'Ocean Indien. La mer est beaucoup
mieux organisee et une fois que Papy Jovial s'est cale sur ses 10 degres
de gite sur tribord, il n'en bouge plus et la cuisine devient bien plus
facile.

dimanche 7 novembre 2010

On allonge la foulee

A part le premier jour ou il a fallu tirer des bords, nous ne nous en
sortons pas trop mal, bien que depuis le depart nous soyons au pres.
Mais depuis ce matin, le gennaker est de sortie.
Le premier jour, on ne s'etait rapproche de Cabedelo que de 88 milles.
Le deuxieme de 143, le troisieme de 139 et aujourd'hui de 150. Compte
tenu du fait que je m'attendais a au moins 500 milles de calmouille pour
nous sortir de l'Afrique, le resultat est plutot bon. Pour l'instant, si
nous pouvions faire un rapproche moyen de 138 milles par jour, nous
arriverions a Cabedelo vers les 7 heures du soir le 24. Encore 2384
milles a faire, donc tout peut encore changer.
Sinon, nous avons un ciel couvert, une temperature qui a bien baisse
depuis Luanda et une mer relativement calme. Tout ce qu'il nous faut,
c'est du portant pas trop sur l'arriere et pas trop mou.

samedi 6 novembre 2010

Pirates et Freres de la Cote

Lorsque dans la deuxieme moitie du 17eme siecle, des batiments
n'appartenant pas a la Marine Royale attaquaient les vaisseaux de
commerce espagnols retournant en Espagne depuis l'isthme de Panama, il
n'y avait en espagnol qu'un seul mot pour designer ces attaquants,
qu'ils soient pirates, flibustiers ou corsaires, et ce mot etait "piratas".
Et je suis profondement convaincu, a moins qu'on ne me prouve le
contraire documents a l'appui, que lorsque en 1951 un groupe de Yachtmen
chiliens ont fonde la "Hermandad de la Costa", traduit en Francais par
"Freres de la Cote", ils n'avaient nullement a l'esprit une quelquonque
filiation spirituelle avec les "freres de la cote" de l'ile de la
Tortue, ces derniers n'etant pas differenties dans le vocabulaire
espagnol des pirates. La seule difference a l'epoque etait le destin des
uns et des autres selon le groupe auquel ils appartenaient (etre pendu
ou pas). Et ces fondateurs chiliens ne se rejouiraient surement pas de
voire certains d'entre nous jouer au pirate aujourd'hui.
Le fait est qu'un pirate est un criminel de droit commun operant dans le
domaine maritime. C'est la definition legale et la seule acceptee par tous.
Il y a eu des pirates depuis le jour ou l'homme s'est aventure en mer,
il y plusieurs milliers d'annee, partout ou le commerce maritime
existait, comme la longue histoire maritime de la Mediterannee et de la
mer de Chine en attestent. Il y a eu des pirates tout au long de
l'histoire, et aujourd'hui ils sont actifs dans de nombreuses regions du
globe, bien que cependant, aucune region ne soit plus dangereuse que
celle de la cote de Somalie ou la prise de bateau et d'otages sont les
plus frequents. L'activite des pirates le long de la cote Est de
l'amerique du nord et dans la Caraibe au 17 et 18eme siecle ne
represente qu'une infime partie de l'histoire de la piraterie.
Personne ne peut douter de la veritable nature de la piraterie. Les
pirates sont fourbes et violents. Ils sont armes et attaqueront toute
proie qui leur semblent avoir le potentiel de leur apporter un profit,
aussi petit soit il. Les pirates volent, violent, tuent, prennent des
otages, exigent des rancons. Ils ne jouent pas. Souvenez vous de Leon
Klinghoffer jete a la mer dans sa chaise roulante depuis le pont de
l'Achilles Lauro en Octobre 1985. Le fait est que beaucoup de marins
aujourd'hui continuent a etre tues (Sir Peter Blake) ou serieusement
blesses chaque annee par des pirates en sont la demonstration.
Beaucoup de pirates, contemporains et anciens, sont des criminels
condamnes qui cachent leur vraie identite derriere des surnoms.
Les pirates n'ont pas l'amour de la mer. Ils se contentent de l'utiliser
comme terrain d'action pour conduire leurs activites criminielles.
L'uniforme de pirate n'existe que dans l'imagination a la Walt Disney.
Cela n'existe pas. Les pirates se contentent de porter ce qu'ils ont
sous la main comme vetements, y compris dans les prises qu'ils font.
En bref, il n'y a rien de plus etranger a ce que les Freres de la Cote
d'aujourd'hui representent que les pirates. En fait, l'utilisation de
surnoms n'existait pas au Chili ni dans le reste de l'amerique du Sud
jusqu'a une epoque relativement recente quand cette "coutume" fut
introduite par des confreries europeennes.
J'aie beaucoup de mal a comprendre pourquoi dans tant d'occasions ou se
tiennent des fetes de la confrerie, on nous demandent de nous deguiser
en"pirate", ou bien on utilise carrement le mot pirate pour designer la
soiree,ou pire encore, on utilise le fameux logo pirate (crane et tibias
croises) comme embleme de nos groupes. Pour moi, l'utilisation de ce mot
ne peut que nuire a long terme aux valeurs que nous representons (amour
de la mer et solidarite), et je ne vois pas que cela puisse ajouter quoi
que ce soit au plaisir et au bonheur que nous avons a nous retrouver
entre Freres de la Cote. Et j'espere qu'il n'y aura pas besoin d'un 11
Septembre de la mer pour que le message passe.

jeudi 4 novembre 2010

Sortie d'Afrique

Cette fois ci nous avons quitte le continent africain a destination du
continent sud americain. Cela sent l'ecurie.
Mais ce depart ne se fait pas sur une note tres positive.
Le troisieme jour de notre escale a Luanda, nous avions voulu essayer un
restaurant apparemment propre et proche du Club Nautique. La, j'aie
commis l'erreur monumentale de manger deux tranches de tomates crue avec
un morceau de viande ultra cuit et du riz. Et depuis, c'est la courante
que je n'arrive pas a stopper. J'aie essaye de l'Imodium, j'aie essaye
yaourts et diete d'aliments non agressifs. Rien n'y fait. J'aie du
attraper un parasite intestinal, et il ne s'en ira pas de son plein
gre. J'espere pouvoir resoudre le probleme a Cayenne qui est bien equipe
pour les maladies tropicales.
Par ailleurs, j'aie perdu l'ecran de l'ordinateur du bateau. Ou plutot,
c'est l'envoi de signaux de l'ordinateur vers l'ecran qui ne se fait
plus, ce qui semble incriminer la connection VGA. J'aie pu installer un
petit ecran portable que j'utilise quand je veux l'image de la carte
dans le cockpit. Cela marche, ce qui montre que cote ordinateur tout va
bien. Lorsque j'en aurai l'energie, je vais voire s'il n'y a pas moyen
de changer le cable VGA de l'ecran.
Cote meteo, pas la grande gloire non plus. Dans les premieres 24 heures
nous ne nous sommes rapproches de Cabedelo que de 86 milles alors qu'il
en reste 1793 a couvrir. Si le vent ne veut pas cooperer, cela va etre
une bien longue traversee.
Enfin, la bonne nouvelle est qu'il fait beau, soleil, ciel bleu et mer
relativement calme. . . .
On ne peut pas tout avoir.

mardi 2 novembre 2010

Vive l'Internet

Ce monsieur qui vient de faire mon portrait sur une nappe en papier est Manuel Pimentel. Il est ingenieur du Petrole, fait des exploits en matiere de forage pour de l'eau dans l'interieur de l'Angola, et il a passe deux jours complets a me faire obtenir un visa pour le Bresil, formalite qui normalement aurait pu me prendre plus de trois semaines, et je ne pensais pas pouvoir faire cela. En fait, arrivant a Luanda, je pensais que ma prochaine escale serait Cayenne, trente deux jours de traversee et j'avais fait les courses en consequence. Grace a Manuel, nous n'avons que 21 a 22 jours a faire pour atteindre Cabedelo et nous refaire une sante en sommeil et en courses.
Lobito est une petite ville, toute petite comparee a Luanda, avec l'avantage que c'est tres calme, beaucoup plus propre et ou finalement, il me parait qu'il soit plus facile de vivre ici que a Luanda.
La marina est convenable, avec un ponton flottant, de l'electricite et de l'eau. Pour le reste, pour des raisons que nous avons du mal a comprendre, la marina est quasiment morte. Tout autant que le club voisin, qui s'appelle le Club Ferroviaire. Mais je suis content de m'etre arrete ici car cela nous permet de voire un aspect different de l'Angola.
En fait, je ne comptais m'arreter ici que pour quelques heures, le temps de refaire le plein de carburant, d'acheter quelques vivres frais et de repartir. Mais Eole en a decide autrement. Depuis notre arrivee, il est carrement absent et il se pourrait qu'un doux zephyr nous permettre de repartir demain matin. Rien de certain.
Rendez vous donc a Cabedelo dans trois semaines.

lundi 1 novembre 2010

Au revoir Luanda !

Ce depart de Luanda aura ete tres charge d'emotions. Deja, Vendredi
soir, Mario Fontes avait organise un diner avec tous les Freres de la
Cote presents en ville et quelques proches amis. Grande soiree bien dans
la note des evenements Freres de la Cote.
Samedi matin, on m'avait demande de placer Papy Jovial au ponton
visiteurs des 10 heures du matin, alors que nous avions prevu de partir
a midi. C'etait parce qu'etaient prevus au programme des interviews avec
les media locaux. Cela avait lieu autour de la table des principaux
membres du Club, sur le balcon du club qui domine le ponton visiteurs.
Autour de la table, des dignitaires locaux et deux charmantes
representatrices de l'Alliance Francaise, toutes surprises de nous voire
la. Nous aussi d'ailleurs ! Nous aurions bien aime les rencontrer des le
debut de la semaine au lieu de la derniere heure. En tout cas, moment
agreable ou nous avons raconte pour les auditeurs de Luanda comment nous
vivons ce voyage autour du monde.
Ensuite, apres avoir fait visiter le bateau aux uns et aux autres, ce
fut l'heure de larguer les amarres. La plupart des membres du "Clube
Naval de Luanda" etaient au balcon a nous applaudir pendant que nous
quittions la marina et hissions le Gennaker des que possible.
Ensuite, nous fumes escortes jusqu'a la sortie du port, c'est a dire
pendant plus de 3 milles, par les deriveurs de l'ecole de voile attaches
au Club. Nous etions donc entoures d'une flotille de Vauriens, Laser et
420, chacun faisant de son mieux pour rester le plus pres de nous. Super
spectacle. Une fois sortis du port, nous avions encore avec nous trois
des voiliers de Freres de la Cote, en route pour leur base de Mussolo,
et nous faisant un dernier bout de conduite.
C'est de loin l'adieu le plus impressionnant auquel j'aie pu assister
depuis mon depart de Norfolk ! Bravo Luanda et bravo au Clube Naval de
Luanda !
Le groupe des Freres de la Cote de Luanda et celui de l'Afrique du Sud
ont en commun, entre autres choses, d'etre tres impliques dans un effort
d'apprentissage de la voile pour les jeunes defavorises de leur region.
A Cape Town nous avions visite la super ecole de voile de Simonstown
geree par Koos Louw et Manuel Mendes. Ici a Luanda, c'est une ecole de
voile liee au club, mais ce sont des Freres de la Cote qui sont a tous
les postes cles qui supervisent cet effort, Commodore et Vice-Commodore,
President et Vice-President du Club, President de la Federations des
sports Nautiques, etc . . . Je trouve vraiment fantastique de voire en
action ce partage de l'amour de la mer qui fait partie de notre credo.

En ce qui concerne le pays, je n'aie vu qu'une petite partie de Luanda,
et pour le reste, j'aie du me contenter de ce que m'ont dit les amis que
j'aie rencontre. Vous aurez peut etre une meilleure idee en visitant
Wikipedia et le Fact Book de la CIA. En tout cas, ce que j'aie vu, c'est
une cite prevue pour 800,000 habitants qui en abrite 5 ou 6 millions et
dont les infrastructures sont totalement saturees. La circulation est
pratiquement impossible et d'ailleurs nous avons constate que beaucoup
de dirigeants, qui ont une ou deux voitures dans leur garage,
choisissent de circuler a moto pour ne pas passer la journee au volant.
Mon experience, circulant pendant trois jours a la recherche d'un visa
pour le Bresil ou pour aller au supermarche, est que la vitesse moyenne
en voiture dans la journee doit se situer aux environs de 2 kilometres a
l'heure !
Ce qui est remarquable est le calme des Angolais dans ces circonstances.
Je n'aie vu personne perdre son calme, je n'aie pas vu d'accrochages
alors que les voitures se frolent constamment. Mais il n'y a aucune
agressivite et chacun prend son parti et essaie de s'en sortir au mieux,
tout en restant tres courtois avec les autres usagers de la route. Bonne
lecon pour ceux d'autres grandes villes un peu plus nerveux.

L'Angola est sans contexte un pays en plein effort de reconstruction
apres plus de 30 de guerre devastatrice. Malgre cela, la gentillesse et
l'aide constante que j'aie recu des membres du Club et des Freres de la
Cote font que cette escale a Luanda restera sans doute une des
meilleures du voyage.