mardi 31 août 2010

Tempete de calme

Hier soir, ou plutot en fin d'apres midi, les conditions etaient enfin
reunies pour mettre en place le gennaker. Tout allait bien et nous
filions a plus de 7 noeuds quand vers minuit (tout arrive toujours a
minuit) le bras de spi a casse et nous avons du rentrer le spi.
Je ne voulais pas faire de grosse manoeuvre de nuit, donc nous avons
redeploye le genois en attendant le matin avec une vitesse reduite a 5
noeuds. Au petit matin, helas, le vent etait tombe a moins de 10 noeuds,
et bien que nous ayions re-hisse le gennaker, nous nous trainons
maintenant lamentablement a 4 ou 5 noeuds.
Aussi bien notre routeur meteo d'Australie que le reseau radio d'Afrique
du Sud nous annoncent des petites depressions qui remontent la cote de
Port Elizabeth vers Durban. Pour l'instant, aucune ne semble comporter
de menace de "buster", mais elles ont besoin d'etre surveillee tres
serieusement.
En principe, decision demain pour savoir s'il est plus sage de rentrer a
Durban ou si nous pouvons continuer vers Port Elizabeth. Il est evident,
que compte tenu de la zone ou nous trouvons, c'est le temps qui sera le
juge final. Pas question de laisser des preferences d'endroit ou de
calendrier interferer dans la decision.
Cela joue un peu avec les nerfs, mais nous nous attendions un peu a cela.

samedi 28 août 2010

A l''envers du tapis roulant

Depuis le depart de la Reunion, je voyais chaque jour la distance
parcourue sur le fond diminuer alors que Papy Jovial me paraissait
marcher a son allure normale. A part une nuit d'enfer, avec grains,
averses, vent tourbillonants et un parcours en zigzag.
Mais aujourd'hui, vraiment cela ne paraissait pas normal. Chaque fois
que je regardais le GPS, je voyais des chiffres de vitesse inferieurs de
2, 3 ou 4 noeuds a la vitesse du loch.
Du coup, je me suis decide a demander un fichier grib avec les courants,
chose que je fais rarement, car le fichier devient tres lourd, long a
recevoir et par consequent couteux, a 1.20 dollars la minute.
Mais cela nous a permis de voire (ce que j'aurai du verifier avant le
depart de la Reunion quand j'avais une connection internet rapide) qu'il
y a un fort courant qui descend le long de la cote est de Madagascar,
puis remonte a l'exterieur, tout aussi vigoureusement. Et c'est dans ce
courant que nous nous sommes fait prendre. Parfois 3 noeuds sur le nez.
Nous avons modifie la route pour couper ce courant a angle droit et le
traverser le plus vite possible puis prendre avantage du courant
portant, qui devrait nous aider sur plus de 100 milles.
Si tout se passe bien, nous sortons donc de ce courant contraire, qui
nous a valu la journee la plus minable du voyage en terme de progression
vers notre destination, sans doute vers minuit, et apres cela nous
devrions voire la vitesse remonter sensiblement, si le vent a la
gentillesse de continuer a nous pousser.
La meteo continue de se montrer favorable pour aller directement sur
Port Elizabeth sans avoir a s'arreter a Durban, ce qui m'arrangerai bient.
Mais il est encore bien trop tot pour pavoiser.

vendredi 27 août 2010

Zone a risque

La zone vers laquelle nous nous dirigeons est supposee etre une des deux
regions du globe potentiellement les plus dangereuses pour la
navigation, avec la zone du Cap Horn.
Cette zone a gagne cette reputation d'infamie du fait de la presence de
"vagues scelerates" ou vagues anormales, qui peuvent atteindre les 35
metres de creux. Heureusement, ces vagues ne se forment pas au hasard
n'importe ou et n'importe quand. L'universite d'Afrique du Sud a fait
une etude qui a conclu que chaque fois que des navires avaient subi des
dommages causes par les vages anormales, trois conditions devaient etre
reunies.
En premier, il faut que le courant des Aiguilles qui descend le long de
la cote est d'Afrique du Sud, soit a sa vitesse maximum, soit environ 5
a 6 neouds.
En second, il faut la presence d'une depression cotiere, appelee
Buster, qui peut generer des vents de SW atteignant les 70 noeuds,
Enfin, il faut se trouver dans une zone qui part de la ligne de fond des
200 metres jusqu'a 20 milles vers l'est, limitee au nord par Durban et
au sud par Port Elizabeth.
Si vous avez des doutes sur l'existence de ces vagues, allez sur Google
et tapez "World Glory disaster" et vous aurez un article decrivant la
perte du World Glory, un petrolier Niarchos de 50,000 tonnes le 31 Mai 1968.

Les voiliers, de plus en plus nombreux du fait de l'existence des
pirates de Somalie, qui prevoient de faire le tour de l'afrique du sud
au sortir de l'Ocean Indien, doivent d'abord viser une position environ
150 milles au sud de la pointe sud de Madagascar. Plus pres de la cote,
pas de vent, plus loin forte houle de sud. Ensuite, viser une position a
peu pres a mi-chemin entre Richards Bay et Durban. En general, les
tempetes et les fameuses vagues ne montent pas aussi haut dans le canal
de Mozambique.
Une fois devant Durban, si vous disposez d'une fenetre meteo de 2 a 3
jours, on peut descendre jusqu'a East London en profitant du courant
portant. Si par contre il y a une menace, il faut rentrer a Durban se
mettre a l'abri et attendre de pouvoir repartir.
On refait la meme chose pour East London vers Port Elizabeth, puis de
Port Elizabeth a Mosselbay, puis de Mosselbay a un mouillage sous le
vent de Cap Agulhas, et la vous n'etes plus qu'a 125 milles de Capetown
qu'une brise de SE vous permettra d'atteindre en toute securite.

Evidemment pour entreprendre ce genre de traversee, il faut etre bien
prepare sur le plan meteo et avoir un bateau en tres bon etat et capable
d'affronter eventuellement une tempete.
Sur Papy Jovial, je verifie regulierement les fichiers Grib (qui donnent
une carte meteo que l'on peut superposer a la carte electronique) de
trois systemes differents, MaxSea, Ugrib et Expedition en utilisant mon
telephone satellite comme un modem pour recevoir ces informations par email.
Je dispose egalement de trois importantes aides exterieures.
Tout d'abord, Tom, ancien proprietaire du bateau pendant 22 ans, dont le
fils etait meteorologue dans la marine americaine, et qui est avec moi
par email chaque jour, parfois deux fois par jour, pour me fournir les
previsions meteos.
Ensuite Bruce, routeur professionnel, qui travaille avec l'equipe
nationale australienne de voile, avec les rallyes ARC, et qui a plus de
30 ans d'experience.
Enfin, le reseau radio "South Africa Mobile Maritime network", gere par
Alistair et Graham et avec lesquels je suis en contact quotidien par BLU.

Bien sur je suis un peu nerveux. J'aie navigue dans cette zone lorsque
j'etais sur les petroliers et je ne la sous estime pas. Je sais qu'on ne
peut jamais garantir a 100 % qu'il n'y aura pas de probleme.
Souvenez-vous du Fastnet 1979. En fait, tous les gens que j'aie
rencontre m'ont conjure de ne pas partir de la Reunion avant Novembre,
qui est suppose etre le meilleur mois pour faire ce parcours. Pourtant,
c'est en Novembre de l'annee derniere que cette cote a ete devastee par
l'une des plus violentes tempetes de ces dernieres decades.
Je suis confiant neammoins d'avoir fait tout ce qu'il fallait pour
arriver a Capetown en security et comfortablement.

jeudi 26 août 2010

les Freres de la Cote

Tres souvent pendant mon voyage, beaucoup de gens m'ont dit "mais
pourquoi es tu si presse, pourquoi ne prends tu pas le temps de visiter
les Galapagos, les Tuamotu, les Fidji, pourquoi aller a Noumea depuis
Tonga alors que la route que tout le monde prend pour aller en Nouvelle
Zelande est la route directe, etc ....
J'aie un peu de mal a expliquer qu'en fait, je ne fais pas une croisiere
autour du monde. Pour moi, je fais un voyage pour visiter les freres de
la cote qui sont sur la route de Sydney, participer a la reunion
mondiale des freres a Sydney en Mars 2010, puis sur le retour, visiter
les freres qui se trouvent sur le chemin, meme si cela implique un
detour de quelques centaines de milles.
Je sais que parmi les lecteurs de ce blog, il y en a qui ne sont pas
marins, encore moins freres de la cote, et j'aie pense qu'une petite
explication s'imposait. Il y a plus de 3,000 freres de la cote dans le
monde, repartis dans une trentaine de pays, et il y a sans doute 3,000
definitions de ce que nous representons, toutes vraisemblablement aussi
valables les unes que les autres.
Pour moi, Les Freres de la Cote, c'est une communaute de gens de mer qui
partagent le meme amour de la mer, et pratiquent entre eux la meme
solidarite que des freres de sang dans une famille unie.
Faire partie de cette communaute est un honneur qui se merite. Cela ne
peut pas s'acheter, et on ne peut pas adherer sur simple demande. Il
faut demontrer sur plusieurs annees que l'on possede cette amour de la
mer et ce sens de la solidarite qui sont nos valeurs essentielles. Et si
vous demontrez que vous pouvez vous inserer harmonieusement dans le
groupe de freres avec lequel vous etes en contact, ce groupe pourra
alors eventuellement vous inviter a vous joindre a notre communaute.
Je suis frere de la cote depuis maintenant 24 ans et j'espere toujours
rester digne d'etre membre de la confrerie.
C'est donc pour cela qu'apres avoir participe a la reunion de Sydney et
quitte l'Australie, je me prepare pour mon prochain arret important qui
sera de rencontrer les freres de la cote de Capetown et de Saldanha Bay.
Je me rejouis vivement de cette rencontre, d'autant que je n'aie pas
encore eu l'occasion de rencontrer aucun d'entre eux lors des reunions
internationales auquelles j'aie participe.
Ces rencontres sont ce qui apporte toute sa valeur a mon voyage, et cela
vaut largement de faire ce detour pour contourner l'Afrique du Sud et le
cap de Bonne Esperance.

mercredi 25 août 2010

Au pied du mur !

Ces deux derniers jours a la Reunion ont ete plutot febriles, consacres
aux differents preparatifs en vue du grand saut vers l'Afrique du Sud.
Faire les provisions, la vidange du moteur, completer les pleins d'eau
et de diesel, faire la derniere grande lessive (qui a pris trois
voyages, un pour demarrer la lessive, un pour demarrer le sechage, un
pour recuperer le tout), aller rendre la cle 3G USB chez Orange a Saint
Paul, retourner la voiture au loueur, qui est a St Denis, a 35 kms du
bateau, sans oublier une excellente soiree chez Jean-Louis qui avait
prepare la traditionelle rougaille de saucisses. Pour ce qui est de
retourner la voiture, un ami tout neuf, Arnaud, qui nous avait suivi sur
le blog et avait pris contact avec nous, m'a ramene de Saint Denis au
bateau puis est rentre chez lui, un deplacement de 70 kilometres pour
rendre service a un inconnu. La solidarite des marins est bien vivante.
Nous avions rendez-vous avec la douane Mercredi matin a 7 heures pour
obtenir la clearance de sortie. Ils sont venus en avance, a 6h30, ce qui
est bien. Par contre, ils avaient oublie d'apporter des formulaires de
cleareance de sortie, ce qui est moins bien. Ils ont trafiquote la
clearance de sortie de Maurice, en ajoutant leur tampon et en corrigeant
certaines inscriptions. J'espere que la douane d'Afrique du Sud
acceptera cela.
Apres un dernier complement d'eau, nous sommes finalement sortis du port
a 8:25 dans une grande tempete de calme car nous sommes sous le vent de
l'ile. Je pensais avoir a faire 5 heures de moteur pour aller chercher
le vent, mais ce dernier s'est montre genereux et est apparu a midi
petante, avec 25 noeuds au portant, et nous voila partis a vive allure
vers la zone la plus dangereuse de ce voyage de deux ans. Les dix jours
a venir seront sans doute les plus critiques de l'ensemble du voyage.
Nous verrons cela dans 625 milles, ou quatre jours, au moment d'attaquer
la traversee du canal de Mozambique.

dimanche 22 août 2010

Premiere semaine a la Reunion


La Reunion - 28
Originally uploaded by brisegalets
Il y a presque trop de choses a dire.
Tout d'abord, l'arrivee. Pas de place a la marina, mais une place a quai, avec eau et electricite juste devant la capitainerie dans une darse se trouvant juste avant la marina. Nous sommes arrives en debut d'apres midi, nous etions attendus et donc les formalites se sont passe assez vite avec la marina. Ensuite a commence l'attente des douaniers, qui finalement ont renonce a venir ce premier jour, mais nous ont autorise a vaquer a nos occupations. Ensuite Antoine est arrive avec la voiture de location et nous sommes repartis ensemble pour aller verser le depot de garantie de ramener Antoine chez lui.
Depart de chez Antoine un peu difficile dans le noir et dans un pays que nous ne connaissons pas, mais nous arrivons finalement bord. Il etait tard, je n'avais pas envie de faire la cuisine, donc nous sommes repartis vers "Le Port" pour trouver un restaurant. Terrine maison, foie de veau puree, creme brulee, un reve de retrouver de la vraie cuisine. Cela nous avait pris dix minutes pour aller du bateau au restaurant. Par contre pour rentrer, il nous a fallu plus d'une heure, a tourner en rond dans Le Port avant de trouver une entree ouverte.
Le lendemain matin, attente de la douane qui doit venir tot le matin, puis apres coup de telephone, tard dans la matinee. A midi, rien n'est venu, nous partons donc en ville pour resoudre nos problemes de connection internet. Pas facile. Tout le monde nous propose de nous vendre une cle 3G prepayee. Seul probleme, ils n'ont plus de cle. Finalement, nous trouvons une boutique Orange qui nous prete une cle. Probleme resolu, mais cela a pris tout l'apres midi.
Jeudi, balade avec Antoine pour aller visiter St Pierre, au cas ou nous pourrions y faire escale dans l'attente du depart pour Durban. Mais visiblement, pas un bon plan. Les gens du port nous confirment que l'entree comme la sortie, quand il y a du vent, est plutot acrobatique pour un bateau a une seule helice. Donc, pas de St Pierre. Avant, nous avions dejeuner chez la soeur d'un ami de Olivier, laquelle est medecin generaliste a St Pierre. Curry d'espadon, et conversation agreable sur la Reunion et la vie au quotidien dans l'ile.
Au retour de Saint Pierre, nous faisons escale chez Jean-Louis, du bateau "Loulou" qui m'a propose de nous preter des bidons pour faire le plein de gasoil. Superbe villa dans les hauts de St Paul, en fait une ancienne case creole, avec un grand jardin plein d'arbres fruitiers et un grand nombre de tortues.
Redescente en plaine pour remplir les bidons puis nous rentrons ensuite au bateau ou Antoine avait laisse sa moto, et nous repartons diner en ville a Saint Paul. Il y a des paillottes sur le front de mer et on y mange tres correctement pour une somme modique.
Vendredi, journee super chargee. Tout d'abord, le grand marche de Saint Paul ou j'aie mission de trouver pour Isabelle de la vanille "Ile de la Reunion" faite a St Philippe ou Bras Panon, ainsi que du Kaloupile (je ne sais pas ce que c'est). Mission accomplie en moins d'une heure, apres quoi, nous partons a la douane, qui ne se manifeste toujours pas, pour deposer notre clearance de sortie de Maurice et prendre rendez vous Mercredi matin pour le depart.
Ensuite nous partons pour aller visiter le cratere du seul volcan encore en activite au piton de la soufriere. Au passage, nous dejeunons dans une ferme hotel a la plaine des Cafes d'une rougaille locale, puis nous continuons vers le volcan. La route est superbe, mais on ne voit rien une fois au volcan a cause des nuages qui forment un epais brouillard humide. Dommage, mais a cote, il y a un cratere (mort) tout aussi spectaculaire, donc pas de regrets.
Le soir, diner avec Antoine et son ami co-loc, au restaurant Roland Garros. Soiree agreable entre amis, mais le restaurant, quoique d'une gamme un peu plus elevee que les autres, n'est pas exceptionnel.
Samedi matin, de nouveau en route avec Olivier, cette fois ci pour faire le tour de l'ile et rouler sur les fameuses coulees de lave. La route est reellement tres spectaculaire, et je prefere de loin cette partie de l'ile a la partie "sous le vent". La derniere coulee de lave date de 2007, mais elle fume encore, et les pierres, que nous sommes bien entendu aller tater, sont encore chaudes. Au passage a Sainte Rose, nous nous arretons pour dejeuner sur le petit port de peche, tres pittoresque, puis en arrivant a Saint Denis, nous allons faire une visite du Carrefour local pour voire un peu ce qui est disponible et preparer nos courses pour le depart.
Retour a bord, diner a bord car je suis un peu sature, et dodo bonne heure.
Dimanche, leve tot pour preparer le bateau car nous attendons Antoine et Yo (?) qui voudraient que je les emmene voire des baleines. Depart vers 8h30, et nous faisons route vers la zone au large de boucan Canot ou ces cetaces sont supposes trainer. Et la chance nous sourit et nous passons un bon moment a proximite d'un couple de baleine qui nous font la faveur de passer a moins de 15 metres du bateau. Tout le monde est ravi, ensuite nous allons prendre un mouillage a boucan Canot pour dejeuner, puis rentree a la marina ou nos deux motards nous quittent.
Voila donc une semaine plus que bien remplie, et nous allons maintenant consacrer les deux jours qui restent a nous occuper de Papy Jovial et faire les courses de depart avant le grand saut vers l'Afrique du Sud.

jeudi 19 août 2010

Dernier jour a Port Louis


Port Louis - 55
Originally uploaded by brisegalets
Comme je m'y attendais, ce dernier Dimanche a Port Louis restera comme un des grands souvenirs de ce voyage. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu Francis avant d'arriver ici, et le diner du premier soir m'avait laisse un peu sur ma faim. Francis est donc venu au bateau Dimanche matin vers 10 heures et nous avons pu commencer une longue conversation autour d'un verre de vin blanc ou Francis nous a fourni des tonnes d'informations sur l'ile, sa population et sa culture.
Un peu avant midi, nous sommes partis pour la maison de Francis, qui se trouve au Cap Malheureux, un peu au nord de Grande Baie. Superbe vue sur l'ile Plate, piscine, sa petite marina privee ou il gare son bateau. Dejeuner autour d'un succulent curry de crevettes en compagnie de Francis et de son epouse Maryse, entre choses, golfeuse emerite avec un handicap en dessous de 10.
Nous avons passe la vraiment un excellent moment, un peu teinte de melancolie pour moi car je me demande vraiment quand j'aurai la chance de rencontrer Francis a nouveau. L'ile Maurice n'est pas vraiment tres proche de la cote est des Etats Unis.
Soiree tranquille une fois rentres a bord car nous partons demain.
Lundi matin, visite du marche de Port Louis, qui regorge de fruits et de legumes d'excellente qualite a des prix imbattables. J'en aie egalement profite pour acheter de la vanille et un peu de poudre de curry.
Apres dejeuner, pris sur le port, nous devions recevoir la visite d'un officier des douanes qui nous ramenait le canon de salut qui avait ete mis en securite quelque part chez les gendarmes.
On nous remet donc le canon et les cartouches a blanc, puis l'officier nous demande quand nous pensions partir.
- je penses environ dans dix minutes, le temps de demarrer le moteur et de larguer les amarres.
- dix minutes ! Dans ce cas, il faut mettre le canon sous scelles dans le bateau.
- OK, mais nous n'avons aucun compartiment qui ferme a cle.
- Ah, il faut absolument mettre ce canon scelles ou partir immediatement.
- mais nous devons encore faire l'immigration et la sante.
- Donc, il faut sceller.
Finalement, nous avons mis le canon dans le four de la cuisiniere et pose les scelles sur la porte du four.
Les formalites a la douane, la sante, l'immigration, les garde cotes, etc... prirent finalement moins d'une heure et a 3 heures de l'apres midi, nous etions en route pour La Reunion ou nous sommes arrives apres 22 heures, sans probleme, vent favorable qui nous a quitte brutalement seulement 6 milles avant l'arrivee et nous avons fini au moteur.
La Reunion, on vous racontera plus tard.

dimanche 15 août 2010

L'excursion tombe a l'eau


Port Louis - 32
Originally uploaded by brisegalets
Samedi matin, leve de bonne heure mais des que j'aie regarde dehors, une seule envie, me recoucher. Il pleut, cette sorte de pluie dont on sait qu'elle va durer toute la journee.
Un peu decu quand meme, je telephone au taxi pour annuler, et a la place, nous allons faire quelques courses, nous rangeotons le bateau, mais le coeur n'y est pas. Le soir, diner a Pizza Hut, simplement parce que la il y a une table en terrasse d'ou l'on recoit une excellente connection internet et j'aie besoin de telecharger des photos.
Finalement, il n'y aura donc pas de visite de l'ile. Dommage, mais demain, nous dejeunons avec un des grands de cette ile, ami de tres longue date, qui a beaucoup a nous apprendre sur l'ile, plus que nous n'aurions appris en visitant.
Et toute cette pluie nous aura egalement demontre que le mat ne fuit plus et les hublots du carre que nous soupconnons fuient un peu, mais les autres non. La vie est belle.

jeudi 12 août 2010

Quand ce n'est pas fini, ce n'est pas fini !

En premier, nous avons repare Firmin (le regulateur d'allure). Cela a pris deux jours mais ce fut fait. On s'est senti contents de nous. Ensuite, le chantier s'est occupe des fuites de l'etambrai. Demontage de la plaque de pont, grattage, nettoyage, mise en place d'un bon produit d'etancheitie, arrosage de l'ensemble avec de l'eau sous pression, pas de fuites, fermeture de la chaussette, nouvel arrosage, pas de fuites, on se sent encore plus contents de nous. Quand meme, je verifie la cale, Il y a de l'eau. Je vide. Je verifie apres quelques heures, Il y a de l'eau. Je cherche. Je trouve que le bouchon du trou du loch fuit car il manque un joint torique. Je remets le loch en place et Ollivier part en ville chercher un joint torique. Il en trouve un. Super.
Je re-ouvre le petit compartiment du loch, C'est plein d'eau et cela sent l'urine. On nettoie, on asseche, on attend, on regarde. Il y a de nouveau de l'eau. Plus de doutes, la toilette avant fuit. Panique ! C'est presque totalement inaccessible et difficile de voire d'ou vient la fuite. Finalement on demonte tous les tuyaus et on trouve que le tuyau d'evacuation est completement bloque par le calcaire.
On repart en ville chez le chinois, on trouve un tuyau du meme diametre, on revient, on le met en place (j'abbrege), on essaie. Ca marche et ca ne fuit plus. Ouf !
En tout cas, cela nous aura fait parcourir les rues de Port Louis de long en large, et nous sommes presque familiers avec Chinatown.
Ce qui frappe a Maurice, c'est le melange extreme des etchnicites, des cultures, des religions, tout cela dans la bonne humeur et la bonne entente. Du noir de Madagascar au blanc d'Europe, en passant par le chinois, l'hindou et j'en oublie, on trouve absolument toutes les nuances, et tout cela apparemment dans une bonne harmonie. Et tout le monde a un point commun: ils parlent francais. Je dois dire que c'est parfois presque surprenant d'etre au milieu du quartier chinois, dans une boutique chinoise ou tout est ecrit en chinois, et d'entendre le boutiquier vous parler en parfait francais, avec seulement une pointe d'accent Mauricien. Maurice est sans conteste une ile de charme ou il doit faire tres bon venir prendre des vacances.
Samedi, nous avons l'intention de visiter la partie Sud de l'ile, en particulier Mahebourg qui aurait ete la capitale de l'ile si les francais avaient pu prevaloir.
Ce week end, on celebre le 150eme anniversaire de la bataille de Grand Port qui a vu une des tres rares victoires navales de la France contre les Britanniques.
Lundi, comme prevu, nous comptons quitter Port Louis pour la Reunion. Malheureusement, la meteo prevoit peu de vent et nous aurons peut etre a hisser la voile Yanmar. Mais il n'y a que 120 milles a courir et tout devrait bien se passer.

lundi 9 août 2010

Remis sur pieds

A force d'anti-inflammatoires et force repos, me voila de nouveau sur mes pieds pour cette derniere semaine a Port Louis. Pour l'instant, je n'aie pratiquement vu qu'un petit morceau de Port Louis, et encore . . .
Ici, dans la marina de Caudan, Front de Mer, nous sommes isoles de la ville par un double passage souterrain sous une route principale, passages gardes par des gardes de securite. Dans cet ilot de prosperite ou nous sommes, hotel de luxe, shops, shopping mall, etc. . .
La ville elle meme est plutot sympa, avec force boutiques vendant un peu de tout, surtout des vetements, mais contrairement a Rodrigues, il y a aussi de grands builidngs, de grosses banques, etc...
Jusqu'a present, d'autant que j'etais bloque a bord sans grande capacite de mouvement, je me suis surtout concentre a mettre le bateau en etat de partir. En fait, c'est Olivier qui a fait pratiquement tout le boulot. Mais l'essentiel, c'est que nous sommes pratiquement prets a partir. La plaque de pont a ete legerement soulevee, nettoyee a fond, et devra etre remise en place demain avec un produit d'etancheite. Nous ne pouvions pas le faire aujourd'hui a cause d'une petite pluie intermittente toute la journee.
Il ne reste plus que la lessive, les courses et la visite de l'ile, et 20 heures de route pour arriver a la Reunion.
Je dois encore apprendre a me servir du nouveau blogger. Jusqu'a present, il suffisait de copier un lien sur Flickr en indiquant la taille et l'emplacement de la photo et le logiciel faisait le reste. Maintenant il faut copier coller le language html et apparemment ce language n'indique pas l'emplacement, si bien que la photo se met au milieu et que le texte ne s'enroule pas autour de la photo. Je devrais y arriver cette semaine. Un peu de patience encore. En tout cas, les photos sont sur l'album.

samedi 7 août 2010

Hors service !

Cela arrive plus vite que le million. Probablement pendant la derniere nuit en mer ou nous avons subi pas mal de changements de temps, grains violents, houle croisee, etc..., j'aie du faire un mauvais mouvements, et des l'arrivee a Port Louis j'aie senti que mon dos me faisait mal. Mais je pensais qu'apres une bonne nuit, tout rentrerait dans l'ordre. En fait, cela n'a fait qu'empirer, et meme si nous avons pu reparer le regulateur d'allure et changer la durite de l'echappement moteur, je me sens totalement inutile. Meme rester devant l'ordinateur pendant plus de dix minutes d'affilee devenait trop douloureux. Donc finalement, je me suis decide a aller a la clinique locale consulter un docteur chinois, sans etre trop confiant dans le resultat final.
J'y aie passe le plus clair de la journee hier, en grande partie a attendre sur des chaises super incomfortables soit de voire un medecin, soit d'attendre mon tour pour le CT Scan, soit pour attendre les resultats, enfin pour voire "le" docteur chinois. Tout cela pour m'entendre dire qu'il n'y avait aucune lesion, donc pas besoin d'operation (merci beaucoup), et qui m'a donne une ordonnance longue comme un jour sans pain, moi qui aie horreur de prendre des medicaments. Mais la douleur ne me permettait pas d'etre trop difficile, et j'aie pris les anti-inflammatoires et les cremes de massage.Arrivee a Port Louis - 11 Pour l'instant, j'evite les antalgiques.
Apres deux jours, le pire semble passe et j'espere que d'ici Lundi, apres avoir passe le Dimanche allonge, je pourrais re-fonctionner. De toute facon, mise a part la fuite de l'etambrai qui devrait etre en principe stoppee par un chantier Lundi matin, le bateau est pret. Il ne nous reste qu'a faire un peu de tourisme et de provisions, car les prix ici sont tres interessants, et nous pourrons larguer les amarres pour La Reunion. Mais meme si l'ile n'est qu'a 120 milles d'ici, cela fait quand meme au minimum 18 heures de mer et je dois etre en etat.
Blogger.com que j'utilise pour le blog a change toutes les procedures pour inclure les photos et il va me falloir reapprendre tout. Donc je vous demande un peu de patience. Vous pouvez toujours aller sur les albums photos de Flickr, rien de change de ce cote la. C'est simplement les quelques rares photos que je mets sur le blog et que je dois reapprendre a manipuler.

mercredi 4 août 2010

Papy jovial express

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on a pas perdu de temps pour aller de Rodrigues a Maurice.Nous sommes partis le Dimanche matin vers 9h15, apres avoir couru apres l'immigration et les garde-cotes. Depart sous les grains et avec un vent presque plus frais que celui de notre arrivee. Mais Papy Jovial aime ce genre de temps. Pour faire les 347 milles entre Port Mathurin et Port Louis, nous n'avons mis que 51heures et 45 minutes, avec une vitesse moyenne sur l'eau de 6.98 noeuds, mieux que nous ayons jamais fait sur Papy Jovial.
A l'arrivee a Port Louis, nous avons presque mis plus de temps a faire les formalites que nous n'en avons mis pour traverser. Enfin, legere exageration, mais quand meme. Nous avons mis plus de deux heures et demie pour satisfaire la sante, la douane, re- la douane pour fouiller le bateau, l'immigra
tion, la police, les garde cotes, etc... Ensuite, nous avons presque tout recomence a la marina de Caudan Waterfront ou nous allons passer les prochains 15 jours. La marina est en fait une partie d'un parking public, avec des allees et venues continuelles devant le bateau. Mais nous avons l'electricite et l'eau, ce qui est l'essentiel et nous sommes en pleine ville.
Le soir, nous sommes alles en taxi a Grande Baie ou j'avais rendez vous avec mon grand ami Francis Piat, une personalite de l'ile, que j'avais connu lors de mes annees de Shell. Nous ne nous etions pas vu depuis presque 30 ans et les retrouvailles ont ete bonnes. Excellent repas chinois haut de gamme ou nous avons mis a jour nos connaissances de l'un et l'autre et raconte brievement nos dernieres 30 annees.
Cette semaine va etre consacree a remettre Papy Jovial a son meilleur niveau, reparation du regulateur d'allure et surtout recherche et solution pour les fuites, notamment la fuite de l'etambrai qui continue a etre un vrai mystere pour nous.
La semaine suivante, j'espere, sera consacree au tourisme.

dimanche 1 août 2010

Adieu Rodrigues

Et bien nous voila repartis. Mais avec quelques regrets, car Rodrigues
aura ete certainement une de nos etapes les plus agreables.
Cette petite ile, dont beaucoup ignorent l'existence et d'avantage
encore ignorent ou elle se trouve, est un petit paradis. Elle fait un
peu moins de 20 kilometres de long sur 9 de large et se trouve a environ
620 kilometres a l'est de l'ile Mauirice. Inhabitee jusqu'a la fin du
18eme siecle, elle compte aujourd'hui 40,000 habitants, la plus grande
majorite etant constituee par les descendants des esclaves que les
planteurs de l'ile Maurice apres les avoir libere ont "exile" sur cette
ile. Il y a egalement une petite minorite de comercants chinois et
indiens (d'inde). La langue parlee le plus communement est le francais
et le creole local. Assez curieusement pourtant car une des langues
officielles reste l'anglais et tous les panneaux de signalisation sur la
route sont en anglais.
Il n'y a qu'une seule ville, Port Mathurin, qui contient environ 4,000
habitants et ou sont concentrees les administrations, les banques et
certains commerces.
Mais pratiquement toute l'ile est habitee, et dans chacun de ces petits
villages ou hameaux on trouve toujours un petit commerce qui vend un peu
de tout. Beaucoup de petites echoppes egalement sur le bord de la route
avec un peu de nourriture et de boissons.
Nous etions bien sur a Port Mathurin, le seul endroit ou l'on peut
accoster en bateau. Dans ce port, ou vient chaque semaine le cargo de
ravitaillement de l'ile, aucune facitlite pour des bateaux de plaisance.
Pas d'eau, pas d'electricite et encore moins de sanitaires ou de
douches. En cherchant bien, nous avons fini par trouver une commercante
qui connaissait une personne qui pouvait laver le linge. Et apres
quelques jours de recherche un peu frustrante, nous avons fini par
apprendre a quelles heures et en quels endroits on pouvait trouver une
connection internet wifi, lente certes, mais connection tout de meme
permettant de consulter son courrier et d'en envoyer.
Vendredi, nous avons loue un taxi pour la journee pour faire le tour de
l'ile. L'ile au moment de sa decouverte etait litteralement couverte de
tortues geantes qui au fil des ans ont ete completement exterminees,
notamment par la conviction que les navigateurs avaient que manger de la
tortue protegeait du scorbut.
Tout recemment, il y a a peine trois ans, les Rodriguais ont monte une
reserve de ces tortues geantes, pour proteger l'espece et etre en mesure
d'aider les pays comme Maurice, Madagascar ou autres, qui pourraient
avoir des problemes de disparition de cette espece chez eux. Il y a
aujourd'hui plus de deux mille tortues dans la reserve et le projet
semble bien fonctionner. Tout a cote se trouve une tres grande caverne,
bien amenagee que nous avons pu visiter et admirer.
Le reste de l'ile est essentiellement agricole, mais avec beaucoup de
peche. Dans chaque anse et chaque baie, il y a des dizaines de canots a
voile latine utilises pour la peche dans le lagon qui fait tout le tour
de l'ile.
Ce qu'il y a de vraiement remarquable a Rodrigues, c'est sa population.
Et l'avis des visiteurs sur ce point est unanime. Ce sont des gens
extremement souriants, toujours aimables, qui vous saluent chaque fois
qu'ils vous croisent, et qui sont toujours prets a rendre service. Tous
parlent francais et creole, un petit nombre parlent egalement l'anglais.
Il n'y a pas de grandes boutiques mais une multitude de petits commerce
vendant un peu de tout, de tres nombreux restaurants, dont certains
assez huppes sans etre luxueux. Les prix sont etonnament bas pour une
ile. Une baguette de pain de 200 grammes par exemple coute l'equivalent
de 12 centimes d'euro. Les plats cuisines dans les restaurants sont de
l'ordre de 5 a euros. Et la balade en taxi de 9 heures du matin a 3
heures de l'apres midi nous a coute environ 70 euros.
Bref une ile qui vaut la peine d'etre visitee. Il y a des hotels et deux
avions par jour en provenance de l'ile Maurice. Les touristes sont
principalement Mauriciens, Reunionnais et Francais.
Question voiliers de plaisance, pas la foule evidemment. Pendant notre
sejours de moins d'une semaine, nous n'etions que deux voiliers, un en
provenance de Singapour et nous meme.